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La Fontaine du Puits de la Barre par Aldo Salvador

Fontaine 3Fontaine gargouilleLa Rue de Cormeilles, très ancienne rue de Franconville débutait Rue de Paris (actuelle Rue du Général Leclerc) et se dirigeait tout droit vers la colline. C'est à cet endroit que se trouvait l'un des plus anciens "monuments" de Franconville :
La Fontaine du Puits de la Barre.
Cette fontaine fut érigée en 1835 sur une placette pavée qui divisait le départ de cette rue en deux branches de circulation. Cette fontaine-abreuvoir était l'un des principaux points d'eau au centre du village, avant l'installation de bornes-fontaines avec lesquelles elle a coexisté pendant un certain temps. Cette fontaine, à la silhouette sobre et élégante, était certainement le principal lieu de rencontre des gens du village qui venaient soit pour y puiser l'eau, soit pour y abreuver leurs chevaux, car beaucoup d'agriculteurs résidaient au centre du village. Cette fontaine en pierre agrémentée d'ornements en fonte, était composée d'un bassin ovale adossé à une colonne carrée, elle-même coiffée d'une grosse boule à pointe et plaquée sur sa face avant d'une gargouille en fonte, représentant une tête de dauphin d'où s'écoulait l'eau fraîche de la colline (voir photos ci-contre).

(Ces ornements de fontaines ou d'autres monuments étaient très en vogue à l'époque et venaient pour la plupart de "Fonderies d'Art" réputées situées en Haute-Marne).

 

Le 1er plan où apparait la fontaine date de 1829.



Fontaine limite 2Fontaine limite 1

Une petite anecdote :
Dans une délibération de la mairie en date de 1840, il est indiqué :

« Le Maire dit encore que la fontaine Ste Anne placée dans le milieu du village est fréquentée depuis longtemps par des charretiers et conducteurs de chevaux étrangers pour la plupart à la commune et qui n’y résident que passagèrement, qui y amènent journellement ces animaux accouplés plusieurs ensemble pour boire. Qu’il y résulte des discussions entre ces individus et les habitants, attendu la grossièreté des premiers et …….. que les pieds des chevaux dégradent tout le soubassement de l’auge et le pavage qui l’entoure. Que pour remédier à cet inconvénient qui bientôt passerait pour une habitude serait considéré comme droit acquis, …. qu’il aurait pour conséquence de nécessiter le remplacement très proche de l’auge de cette fontaine, il convient d’adopter une mesure générale ainsi qu’il en a déjà été question dans de précédentes réunions du conseil et ainsi que l’a déjà proposé Mr Chollet, conseiller présent, et protéger les abords de la fontaine au moyen d’un entourage qui en interdit l’usage aux chevaux et bestiaux."

 


Fontaine 1Fontaine 2



Qui n'a jamais remarqué, apprécié ou admiré cette fontaine en passant par Franconville ?
Malheureusement, lors de la rénovation et de la démolition* du centre ville dans les années 1960, et après plus de 125 ans de bons services, elle disparut dans les gravats ?   Sans que personne ne s'en émeuve...

 


* Par décision du conseil municipal en date du 10 mars 1960 : "Le bassin situé à l'entrée de la rue de Cormeilles va être supprimé pour des raisons de vétusté et de dangerosité "

 

Poème écrit par Aldo Salvador en avril 2019 :

La Fontaine du Puits de la Barre

Au cœur de Franconville, dans la Rue de Cormeilles,

Sur la place pavée, où elle fut érigée,

Il était autrefois, une fontaine sans pareille,

Qui trônait fièrement, au pied de la montée.

Pendant plus d'un siècle, sur un socle de pierre,

De sa colonne carrée coiffée d'un ornement,

Une bouche de dauphin, déversait son eau claire,

Dans un large bassin, au rebord accueillant.

Elle en vit défiler, bien du monde à ses pieds :

Diligences, voyageurs, paysans et chevaux,

Et très généreusement, pendant toutes ces années,

Les a délicieusement, abreuvés de son eau.

De la folie des hommes, spectatrice affligée,

Elle vit passer trois guerres et toutes leurs barbaries,

Sur la Rue de Paris, qui traverse la cité,

Condamnée à subir, toutes leurs ignominies.

Mais, en amie fidèle et un brin cabotine,

Elle aimait volontiers, se faire photographier,

Avec tous ces braves gens, en chapeaux et bottines,

En guise de souvenirs, pour la postérité.

Elle avait sans encombre, traversé bien des âges,

Pour être tout à coup, finalement délaissée,

Démolie un beau jour, au motif de son âge,

Et des rides du temps, qu'elle peinait à cacher.

Avec elle est partie, la mémoire des hommes,

Et le génie de ceux, qui l'avaient érigée.

Mais au fond de nos cœurs, son souvenir résonne,

Et il ne tient qu'à nous, de la ressusciter.

Quand reviendras-tu, notre belle fontaine ?

Un prochain jour peut-être et comme dans un beau rêve,

Tu seras parmi nous, telle une miraculée,

Car l'histoire des hommes, jamais ne s'achève,

Il est parfois des rêves, qui peuvent être exaucés…