bandeau site aeppf 25 11 2019

SUITE : Né le 1er avril 1915 à Montauban (Tarn et Garonne). Instituteur, marié, un enfant. Militant communiste, il participait à la diffusion de tracts et rédigea en juillet-août 1941 un appel aux "Français" au nom du Comité de libération nationale des cantons de Montmorency et de Taverny. Souhaitant "une France libre et indépendante", il conseillait: "Par TOUS les moyens, rendez la vie insupportable à l'occupant qui veut nous asservir". Repéré par la police allemande, il fut arrêté le 2 septembre 1941 avec deux de ses camarades de Franconville: René Joly et Lucien Clément et incarcéré à la prison du Cherche-Midi à Paris.

Suite aux agressions des 6, 10 et 11 septembre 1941 contre les armées allemandes commises par des militants clandestins communistes, les autorités d’occupation décidèrent en représailles de fusiller dix otages le 16 septembre 1941 au Mont Valérien (Suresnes) : Albert Gokelaere vingt-six ans, fut passé par les armes ainsi que René Joly quarante et un ans, Lucien Clément, vingt neuf ans, Lucien Matheron vingt et un ans, Jules Bonnin vingt-quatre ans, David Liberman dix-neuf ans, Chil Opal cinquante ans, Isaïe Bernheim soixante-douze ans, Henri Bekerman vingt et un ans et Léon, Lucien, Blum soixante-deux ans.

Le lendemain, le quotidien Le Matin publiait un « Avis » avec les noms, accompagnés d’un texte du journal collaborationniste qui relevait que parmi les dix hommes qualifiés de « communistes » il y avait « cinq Juifs ». Un appel à la délation était lancé : « Tout Français, digne de ce nom, doit donc aider la justice à faire la lumière dans ces affaires et dénoncer les criminels. Les Français se le doivent à eux-mêmes, ils le doivent à leur famille. »

Le 19 septembre l’Humanité clandestine titrait : « Honte au général assassin Von Stülpnagel qui a fait fusiller à nouveau dix otages parmi lesquels trois jeunes de dix-neuf et vingt et un ans et un vieillard de soixante-douze ans. » Les dix noms étaient suivis d’une phrase vengeresse : « Le sang de ces martyrs, victimes des cannibales fascistes, crie Vengeance ! et le jour viendra où l’ennemi Von Stülpnagel devra payer. »

A la Libération, le nom de Albert Gokelaere fut donné à une rue du centre de Franconville qui disparut lors de la rénovation du centre ancien. La municipalité de Franconville répondant aux souhaits de l'Association des anciens combattants de la Résistance et des amis de la Résistance fit apposer le 16 septembre 2006, une plaque sur la façade de l'école Ferdinand Buisson.

Albert Gokelaere, a été "Déclaré Mort pour la France" le 24 septembre 1946 et a été inhumé au cimetière d'Ivry.

Son épouse, Maria, Antonietta Monego née le 10 août 1917 à La Valle (Italie) milita dans les rangs du parti communiste français jusqu'à son décès, le 19 septembre 1985 à Argenteuil (Val d'Oise)

Remarque : Cette rue ne comporte plus d’habitant.