bandeau site aeppf 25 11 2019

Les ARBRES de la LIBERTÉ à Franconville
                                      Par
Allain Prigent
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arbre de la liberteOn ignore généralement que c’est à Franconville que fut dressé le premier arbre de la Liberté, en France, avant même la Révolution..
Le Comte d’Albon, dernier prince d’Yvetot, être un peu fantasque, d’une santé fragile, était venu habiter en 1780 à Franconville. A peine installé, il avait entrepris la construction d’immenses jardins s’étendant de la route de Pontoise jusqu’au sommet de la colline.
C’est ainsi qu’en 1782 au sommet de la colline et en son milieu sur un monceau de pierres, simulant une ruine, il avait dressé un long mat  couronné d’un chapeau semblable à celui de Guillaume Tell. Ce monument visible de loin, au pied duquel s’étendait un immense panorama, symbolisait la Liberté. Il est certain que l’emplacement avait été choisi avec soin par le Comte d’Albon, ami des philosophes, afin de manifester l’esprit de liberté dont il était épris. C’est le premier arbre de la Liberté qui fut dressé en France avant la Révolution. Alciat, dans son livre sur les emblèmes donne le bonnet comme l’emblème de la liberté. C’était celui dont on coiffait les esclaves affranchis pour cacher leur tête rasée et qui  était devenu le bonnet rouge de la Révolution. Nous voyons donc que le Comte d’Albon était dans la tradition en perchant le chapeau de Guillaume Tell en haut de son mat de la Liberté. Deux inscriptions, l’une à Guillaume Tell et la seconde en français "A la Liberté, Camille d’Albon 1782". C’est en 1792, qu’un arbre fut planté à Franconville. Les gardes nationales venaient d’être organisées par district, 29 septembre 1791, en conséquence, les gardes nationales d’Ermont et de Franconville avaient été réunies, un effectif de 450 hommes était placé sous le commandement en premier du Sieur Broutin seigneur de Cernay et en second, du sieur Candas, chirurgien à Franconville.
C’est pour sceller l’union de leurs gardes nationales que celle d’Ermont avait eu l’idée d’offrir à Franconville un arbre et de le planter sur la place devant l’église, le 14 juin 1792. Cette petite place prit pour un temps le nom de place de la Liberté.
Cet arbre ne dura pas longtemps, il dépérit vite, sans doute à cause d’autres cérémonies faites autour. Ce fut d’abord le 15 septembre 1793, la journée de "la cassure et brûlure des portraits royaux et autres signes féodaux" organisée par la société populaire qui avait dressé près de l’arbre un immense bûcher allumé par le maire, coiffé d’un bonnet rouge. Quelques jours plus tard on dressait un nouveau bûcher pour brûler au pied de l’arbre le drapeau ci-devant fleur de lysé. La Société populaire éprouva le besoin d’en planter un nouveau au même lieu le19 brumaire an II (19 novembre 1793).
Un dernier arbre fut planté à Franconville le 17 ventôse an VI (8 mars 1798), quelques mois auparavant un vent terrible avait abattu le précédent.
Le registre rapporte les termes de la cérémonie : "Nous avons planté un arbre de la Liberté dans la principale place de la dite commune et nous avons fraternisé dans un repas frugal qui a été fait ensuite, nombre de citoyens ont chanté des chants patriotiques et ont dansé autour de l’arbre".
C’est le dernier arbre de la liberté dont il est fait mention à Franconville.
 
Sources: archives municipales et livre de H Mataigne.