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L’Église Sainte Madeleine : actions du père Hubert Faivre 
Réalisation au sein de l’AEPPF par l’équipe Cultuel.)

 

3 FAIVRE 2L’église constituant alors un danger réel pour les paroissiens, un arrêté préfectoral autorise de la démolir partiellement le 28 mars 1899.
Dans une lettre cosignée de M le Maire et de M le Curé, par le Conseil de Fabrique, un appel à souscription est lancé pour une reconstruction.

Le père Hubert Faivre est nommé dans la paroisse le 31 juillet 1900. Il se met aussitôt à l’ouvrage pour reconstruire l’église.
Il entreprend la levée des fonds pour cette reconstruction.
Pour communiquer avec les paroissiens, il publie un bulletin mensuel. Une souscription est ouverte et dans chaque numéro le nom des donateurs et le total des sommes recueillies sont publiés.

L’abbé Nassoy, un de ses successeurs, en parlera en ces termes :
« Et chaque mois, le bon curé, aussi dynamique que fort capable, sollicite les uns ou les autres, tantôt ses confrères, tantôt les commerçants ou bien les paroissiens d’été. C’est un excellent prédicateur. Il monte dans les chaires des paroisses voisines, y compris à Paris, à la Madeleine ! Il écrit et fait jouer un mystère de Noël « interprété par plus de 300 fois à Paris ou en province, rien que pour l’année 1901. Il fait des conférences sur la chevalerie, la Divine Comédie, Jeanne d’Arc etc. une séance coûte 80F soit 4 Louis, soit 16 000AF. Tout ceci au profit de son église Et avec cela un brin méfiant ce cher curé, quand après avoir glané, il revenait par le dernier train, ses poches pleines de sous ou de Louis, il se faisait toujours accompagner par son sacristain ou même par la fille de ce dernier, si universellement connue dans le quartier : les « tire-laine » n’avaient qu’à bien se tenir ! »

Le premier bulletin paroissial paru en 1900

Le projet de reconstruction de l’église y est annoncé et relancé.
Pour « attirer la protection de la Sainte Vierge sur cette œuvre importante », on récite le chapelet toute une matinée du dimanche du Rosaire.
Une souscription est ouverte. Dans
chaque numéro du bulletin paroissial, les noms des donateurs et le total des sommes recueillies seront publiés.

Les différentes étapes de la reconstruction de l’église Sainte Madeleine :
Démolition de l’ancienne église

Le 28 mars 1899 l’ancienne église qui était vétuste, est démolie ne laissant que le clocher et le chœur.
Compte rendu des séances du conseil municipal concernant la démolition.

Construction de la nouvelle église :

Manifestations organisées par le prêtre pour recueillir des fonds.

En 1901, choix de l’emplacement et position

De nombreuses discussions ont eu lieu pour décider de l’emplacement de la nouvelle église.
Le 17 mai 1901, son emplacement est enfin défini.
Le bâtiment sera perpendiculaire à la rue avec portail et clocher donnant sur la place.
Seul petit inconvénient, il rognera un peu le logement de l’institutrice qui sera cependant modifié à peu de frais.

Dans une lettre à l’évêque, l’abbé Faivre décrit l’état de la paroisse en mai 1901.
L’église ne peut contenir que 250 personnes. La nef est à ciel ouvert. L’église s’avère trop petite pour une population allant de 1800 habitants en hiver à 2200 en été. Il faut construire une nouvelle église.

En 1903,  adjudication administrative le 1er avril 1903

Le 1er avril 1903, c’est l’adjudication administrative : marché entre l’administration et un particulier dans des conditions de publicité et de concurrence (l’administration achète à celui qui fait le rabais le plus intéressant en respectant le cahier des charges).
Des entreprises franconvilloises sont choisies pour les travaux.
Mr Bombe s’occupera de la menuiserie et de la quincaillerie.
Mr Gohier de la couverture et de la plomberie.

Les différentes étapes de la reconstruction, plan et devis, pose de la première pierre

Le 14 Juin 1903 c’est enfin la pose de la première pierre en grande pompe. La présence de l’évêque de Versailles, des doyens de Montmorency et Argenteuil, du maire et du Conseil Municipal au grand complet et de nombreuses autres personnalités montre l’importance de cet accomplissement.
Des invitations officielles sont envoyées…
La presse se charge aussi de relayer l’information. Cet article témoigne de l’ambiance politique nationale, hostile aux catholiques et de la formidable détermination des chrétiens à bâtir leur église.
Cette construction n’est pas seulement la volonté des chrétiens franconvillois mais devient un symbole pour toute la région, y compris Paris, de vitalité de la communauté.
Le bulletin paroissial de juillet 1903 fait état de la cérémonie et des discours des différentes personnalités

En 1904, le 19  juin 1904, bénédiction de la 1ére tranche de l’église

Le 19 juin 1904 la bénédiction de la nouvelle église est l'occasion d'une fête mémorable. Il s'agit en fait d'une première moitié de l'édifice accolée à ce qui reste de l'ancienne église. Ainsi le chœur, le transept, la première travée de la nef et la sacristie sont terminés. Des ornements de valeur sont offerts à l’église : chapes brodées, aube de dentelle, grille de la table de communion, autel pour la chapelle de la Vierge. Parmi ces offrandes, un tapis en petits carrés pour le chœur confectionné par des Franconvilloises et le vitrail de la Vierge aux yeux baissés (ci-dessous). Le tapis se trouve de nos jours dans l'oratoire de l'église Notre-Dame des Noues. Le vitrail est toujours dans le transfert gauche de Sainte-Madeleine.
Le bulletin de juin 1904 fait état des nouveaux bienfaiteurs qui offrent les éléments indispensables à la liturgie.
Le 19 juin 1904
a lieu la bénédiction de la première tranche de l’église par Mr le Doyen de Montmorency. Voici l’ordre de la cérémonie.
M. le curé Faivre prononce un long discours où il laisse percer son affliction quant aux difficultés que connaît alors l’Église face à l’État. Il explique que le choix du style roman pour la nouvelle église illustre cette situation.
« Le roman convient mieux ce me semble, à l’état actuel de l’Église militante. Sévère comme la pénitence, austère comme la douleur, il est peut-être plus humain que le gothique. »
« Tel que vous le voyez ici, avec des voûtes pleinement arrondies, avec les ornements discrets des chapiteaux, il se prête admirablement à l’expression de l’épreuve chrétienne faite de patience, de courage et d’espérance. »
« Quoi qu’il en soit honneur à Lucien Roy, véritable artiste, qui, avec autant d’intelligence que d’habileté, a su concevoir cet édifice, de telle sorte qu’il réponde d’une part à sa noble mission et qu’il symbolise d’autre part l’état de l’Église de Dieu dans les temps présents ! »

Voir également l'article sur le mobilier.

État des comptes

Ce sermon lui vaut de nombreux dons, l’état des sommes recueillies passe alors de 83 368 Fr à 85 116,70F. La somme totale est réunie !
Un banquet est donné après l’office dont voici le menu superbement ornementé.
Le bulletin paroissial de juillet 1904 relate l’évènement.

28 juillet 1904

Invitation manuscrite du curé par le maire à la distribution des prix des écoles laïques.
Ce petit mot montre la volonté de certains citoyens franconvillois de voir s’installer la Séparation de l’Église et de l’État et donc d’écarter le Curé de la vie laïque de la commune. Elle montre également la ténacité du maire qui tient à préserver une entente cordiale.
« Transcription » du manuscrit :

Franconville le 28 juillet 1904
Monsieur le Curé
Je suis allé mardi dernier au presbytère dans l’espoir de vous rencontrer, d’abord pour vous remercier de l’offrande que vous avez bien voulu faire pour les prix de la fête et vous inviter à la distribution des prix qui doit avoir lieu dimanche prochain.
Malgré les protestations qui sont faites contre la présence du Curé en cette fête de l’enfance et les menaces proférées à ce sujet, je prendrai sous ma responsabilité ce qui pourrait arriver de désagréable
Veuillez agréer, Monsieur le Curé, l’assurance de mes meilleurs sentiments.
Le Maire
T Lucas