Le poète satirique et libertaire Laurent Tailhade est issu d'une vieille famille de magistrats et d'officiers ministériels, lesquels, pour l'empêcher de s'adonner à la vie de bohème littéraire l'obligèrent à faire un mariage bourgeois et à se confiner dans l'ennui doré de la vie de province.
« Libéré » à la mort de sa femme, Tailhade put gagner la capitale et dilapider en quelques années tout son bien, en s'adonnant à la vie qu'il désirait mener depuis toujours. Devenu l'ami de Verlaine, Jean Moréas, Albert Samain et Aristide Bruant, Tailhade, tout en écrivant des vers influencés par les Parnassiens, développait sa fibre anarchiste et anticléricale dans des poèmes et des textes polémiques et d'une vigueur injurieuse peu commune.
Son nom devint populaire à partir de décembre 1893, lorsqu'il proclama son admiration pour l'attentat anarchiste d'Auguste Vaillant avec une phrase fameuse :
« Qu'importe de vagues humanités pourvu que le geste soit beau ! »
Par une étrange ironie du sort, Tailhade fut lui-même victime quelques mois plus tard, alors qu'il dînait au restaurant Foyot, d'un attentat anarchiste, d'où il ressortit avec un œil crevé ; mais il ne se renia nullement et continua à afficher son anarchisme de manière encore plus déterminée. C'était un habitué des duels (plus de 30 à son actif), et il avait été blessé plusieurs fois par ses adversaires, notamment par Maurice Barrès.


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Il prête son concours à la municipalité de Franconville pour sauvegarder la maison de Cadet de Vaux. Il ouvrira un musée disparu aujourd'hui. Il a publié de nombreux ouvrages sur le Val d'Oise, le Vexin, Pontoise, Ermont, etc. Chevalier de la Légion d'Honneur, Croix de guerre 1914 – 1918, Officier des Palmes Académiques, médaillé des collectivités locales, il décède le 9 septembre 1976 à Sannois. Ses obsèques ont lieu le 14 septembre en l'église Sainte Madeleine.
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Ses représentations de Pierrot et Colombine lui valent une certaine popularité. Il décore de nombreux cabarets et restaurants de la Butte Montmartre : l’auberge du Clou, la Cigale, le hall du bal Tabarin, la Taverne de Paris, ainsi qu'un salon de l’Hôtel de ville de Paris. En 1889 il décore le Moulin Rouge, et dessine le célèbre moulin.
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Pressés de rentrer en France, Raymond Lefebvre, Lepetit, Vergeat et Toubine avaient alors décidé de s’embarquer sur un petit bateau de pêche soviétique qui se trouvait là avec deux pêcheurs russes à bord et de gagner Vardoe par leurs propres moyens. Mais une soudaine et terrible tempête éclata peu après leur départ. Et la frêle embarcation, nullement faite pour affronter les subites colères de l’Arctique, avait été engloutie par les flots.
Lettre de Chliapnikov du 1er juillet 1921 :
Les camarades Vergeat et Lepetit devaient s’embarquer à bord d’un canot automobile de pêche et longer la côte jusqu’à l’un des villages du Petchenga. Là les attendait un navire de pêcheur qui devait les prendre pour les conduire à Bergen. Ce navire était, me semble-t-il, un voilier, mais de tonnage relativement plus grand que les canots automobiles de pêche sur lesquels s’effectuaient les traversées entre Mourmansk et Vardo (port norvégien). Le jour même, par le train allant sur Petrograd, je quittai les deux camarades. Ils devaient s’embarquer quelques heures plus tard.
La tempête sur l’océan a duré plusieurs jours et les a évidemment anéantis quelque part à proximité des côtes de Norvège. Je sais par, les camarades de Mourmansk qu’ils étaient arrivés heureusement jusqu’à un village du Petchenga. Je sais aussi qu’ils s’étaient embarqués sur le navire à voile qui les attendait, mais personne ne peut rien communiquer quant à leur voyage ultérieur. Ils ont été obligés de choisir un chemin aussi dangereux parce que la police norvégienne des ports-frontières les plus proches de la Russie avait une attitude de provocation à l’égard de tous les citoyens venant de Russie, ne permettait pas de débarquer et de faire usage des navires à vapeur pour continuer le voyage et se permettait d’arrêter les voyageurs, même munis de tous les documents nécessaires au passage à travers la Norvège.
Le désir de ne pas être en butte aux provocations du gouvernement norvégien a incité Vergeat et Lepetit à chercher d’autres routes. La seule, à cette époque, était la route illégale avec les pêcheurs norvégiens ou finlandais, à travers tous les cordons de police et par le tempétueux Océan glacial. En outre, il fallait descendre le plus profondément possible au sud et, dans ces ports, trouver la possibilité de s’embarquer à bord d’un paquebot ou bien se diriger par chemin de fer vers d’autres frontières.