3 - L'étang ou la maison du pêcheurUne petite nacelle permettait de faire une courte promenade sur l'eau et d'aller voir le buste de Franklin élévé sur une espèce de promontoire, portant cette inscription :
Utriusque maris pacificatori
(au pacificateur des deux mers)
Sur l'un des côtés de l'étang avait été construite sur pilotis une petite cabane appelée la Maison du pêcheur où étaient réunis tous les instruments nécessaires à la pêche.
(Cet étang n'existe plus de nos jours mais il figure sur la Carte des Chasses aux archives du musée Condé.)
2 - Le petit chalet - L'asile des bergersUne des maisons composant le petit chalet dit "chalet des chèvres" servait d'abri et de demeure au gardien des troupeaux de chèvres et portait cette inscription: "Asile des Bergers". Ce chevrier faisait, paraît-il, d'excellents fromages ressemblant, pour le goût et la finesse, à ceux du Mont d'Or, près de Lyon.
7 - Le Vieux Château
Dulaure décrit ce vieux château :
Château gothique bâti en briques flanqué de quatre tours avec des girouettes. Sur la porte sont écrits des vers gothiques et galants.
«Grand chatellain, pour son usage,
Dans un vallon bien recouvert,
Bâtit un galant hermitage
A tous les amoureux ouvert
Sur une tour d’un mur bien proche
Bâtit pour chacun soulager,
Beffroi charmant, doucette cloche
Qui sonnait l’heure du berger»
Cette description ne correspond pas à la gravure due à la Comtesse d’Albon, qui ne représente que des ruines. Sur la gravure représentant l’enlèvement du « ballon de Franconville » figure une sorte de grande bâtisse carrée qui ressemble étrangement au vieux château décrit par Dulaure et sur lequel devait être l’observatoire. A l’extrême droite de la gravure se profile le clocher de Franconville, mais suivant le plan nous constatons que c’est le château neuf, et non le vieux château celui-ci étant à l’autre extrémité de la colline.
L’abbé Rivarol décrit pour observer les évolutions du ballon « on avait fait placer sur une des tourelles du vieux château… qui sert à ses observations astronomiques tous les instruments de ce genre »
D’après Le Prieur, le bas de ce château consistait en un salon et le haut en deux chambres, un cabinet y était joint, plein d’instruments astronomiques ainsi qu’un observatoire très bien situé.
8 - La PyramideOn rencontrait ensuite un monument ressemblant à une ancienne pyramide d'Egypte. A l'intérieur, c'était un véritable petit musée, ou, pour mieux dire, tout un bric-à-brac militaire: au milieu d'un amoncellement d'armes antiques, de casques, de cuirasses, de javelots, de sabres, d'arquebuses, de mors, d'éperons et de gantelets s'élevait un tombeau en stuc, de forme antique. A la voûte était suspendue une lampe sépulcrale qui provenait, paraît-il, des anciennes fouilles du Capitole. Au-dessus de la porte, dans un fronton triangulaire, se lisait cette inscription :
Galli. Polemar. Joan. et Jacob. d'Albon
(A Jean et à Jacques d'Albon, maréchaux de France, 1562)
C'est, en effet, à la mémoire de ces deux valeureux guerriers, le père et le fils, que ce monument avait été élevé. Jacques d'Albon, le fils, plus connu sous le nom de Maréchal de Saint-André, avait été pourvu de la dignité de maréchal de France en 1547. Mais c'est la vanité seule du comte d'Albon qui, pour la circonstance, avait aussi fait du père un maréchal de France : jamais Jean d'Albon ne fut revêtu de cette dignité.
On trouve cette Pyramide indiquée sur la carte des chasses. Le dessin de la gravure est attribué à la comtesse d'Albon.
27 - 28 Le Temple des Muses et le Portique
Le Comte d’Albon se flattait de taquiner les Muses. Il consistait en un mur à demi ruiné, supportant sur des socles les bustes des neuf muses accompagnées de ceux d’Orphée et de Sapho. Sur le mur se profilaient les têtes d’Apollon, d’Homère et de Pindare.
Pour parvenir à ce Temple, on passait sous un portique et on suivait une grande allée plantée de marronniers, ornée de bustes des Sages de Grèce avec lesquels voisinaient ceux de Montaigne et de Jean-Jacques Rousseau.
Il avait publié quelques vers de société dans ses Œuvres diverses lues le jour de sa réception à l'Académie de Lyon au mois de décembre 1774. Il n'est donc pas étonnant qu'il ait élevé dans son jardin un Temple des Muses.