bandeau site aeppf 25 11 2019

  FRESQUE HISTORIQUE
Par Allain PRIGENT et Fernand MENIGOZ
Un clic sur le cadre indiquant l'évènement, vous ouvrez l'article le concernant.

Dates Guerres et
Territoire
Religion Cadre de Vie
Patrimoine
Métiers et Activités Personnages Enseignement
et Culture
XX°            
1999         J.F Clervoy
3° voyage dans l'espace
 
 
1990           Ouverture du lycée
Jean MONET
1989     Inauguration de la
ligne de RER
     
1987     Inauguration du CSL
Centre des sports et des Loisirs
     
1985     Ouverture du gymnase de la Fontaine Bertin      
1984     Ouverture du
centre Saint Exupéry
     
1983     Ouverture du
Centre de Santè 
     
1979            Ouverture de l'école
maternelle Montédour
1976           Ouverture de l'école
de la Fontaine Bertin
1974   Ouverture de la
piscine et patinoire
       
1971            Ouverture de l'école
de la Source
1970   Début des travaux
de l'A15
 
       
1969   Electrification de la ligne
SNCF Paris Pontoise
       
1967           Ouverture de l'école de
l' Epine Guyon
    Ouverture de l'église
Notre Dame des Noues
 
      Ouverture de l'école de la Fontaine Bertin
1960 - 1970   Rénovation du
centre ville
       
1962     Création de la déviation
de la N14
  Marcel L'Enfant peintre 1884-1963   
1961     Ouverture du
gymnase du centre ville
    Ouverture école
Jules Ferry
1958         Jean François Clervoy 1958   
1955     Ouverture du marché
rue de la Station
    Ouverture
école Carnot
1949 Suppression des tickets de rationnement     Création Société des Sources Eugène Schulleller 1881-1957   
1948 Pose de la stèle
du Gal LECLERC
         
1947 Sabotage du train
Franconville Cernay
         
1946           Fondation "SUGER" 
1944 Mort du Sergent américain Heurteau          
1942 Bombe sur
Franconville
      Brennus Charles
1859-1943
 
 
1941  10 otages fusillés          
1940 Arrivée des allemands          
  Création d'une permanence
de la Croix Rouge
         
1939 - 1945 Seconde
guerre mondiale
         
  "les Justes"
parmi les nations
 
         
1932           Société bigophonique
"les Rigolos"
 
1928     Installation eau courante
Côte St Marc 
     
 1914 -1918  Première guerre mondiale          Ouverture école
Ferdinand Buisson
1913           Fanfare
"Do Mi Si La Do Re"
 
1908     Enlèvement des
ordures ménagères
     
1904   4° église
Sainte Madeleine
 
Prolongement
du Boulevard
M. Berteaux
     
XIX°            
1899     Pose de la première ligne téléphonique      
1881          

Construction de la
mairie-école

1880     Installation
du Télégraphe
     
1870 Occupation
Prussienne
        Création de l'Orphéon
de Franconville
1869           Ouverture de l'institution
Jeanne d'Arc
1865           Création de la 1° Fanfare de
Franconville
1849           Construction école
des filles
1848     Ouverture de la gare de voyageurs      
1842           Construction 1° école
1838     Installation de l'éclairege des rues
     
1828   Chapelle ST Marc vendue à M. Blondeau        
1812   Création nouveau Cimetière        
1802           Opéra"les deux aveugle de Franconville"
 1793  Franconville devient Franconville la Libre          
XVIII°            
1793/1795 La terreur
La chapelle
Saint Marc
 
       
1725/1795     Franconville
au XVIII° siècle
 
Agriculture
industries et
commerces
 
   
1780     L'arbre de la liberté       
1770     Cassini érige
son domaine aux Rinvals
 
     
1758     Becquet érige le
Château Cadet de Vaux
 
     
1714           La première école
XVII°            
1672   Arrêté de Louis XIV sur
fermeture de la léproserie
 
       
XVI°            
1468     les relais des postes
à travers les siècles
 
     
1460   3°église
Sainte Madeleine
 
       
XIII°            
1235   Chapelle St Marc
et la Maladrerie
 
       
1205   2°église
Sainte Madeleine
 
       
XII°    1° église Ste Madeleine
rue de Comeilles
       
             
             

 

 

 

FRANCONVILLE AVANT LA RENOVATION
Diapora

 
Source photos ALBARELLO Joseph
Source photos ALBARELLO Joseph
 

 

 

FRANCONVILLE 1960-1970 - LA RÉNOVATIONBtn retour
Par Allain Prigent

 

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Il y a soixante ans, Franconville était un bourg d’île de France avec son église, ses vieux bâtiments de ferme, quelques maisons vétustes et sans confort, serrées de part et d’autre de la route nationale devenue trop étroite. Comme beaucoup de villages proches de Paris, les constructions neuves transformèrent peu à peu la commune en petite cité de banlieue jusqu’au moment où les projets d’urbanisation plus importants amenèrent le Conseil municipal à penser sur la mutation et l’avenir de la commune.

 

 

C’est par une délibération du 5 juillet 1960 que le conseil municipal de Franconville décidait de confier les études de la rénovation du centre de la ville à la SEMEASO. Une convention d’études était signée le 1er septembre 1960, approuvée par le préfet de Seine et Oise trois semaines plus tard. Les études ont duré moins de deux ans sur différents plans : social, foncier, urbanistique, financier. Ensuite,  la SEMEASO est passée à la phase de réalisation après s’être assurée du concours de l’état.
Par délibération du 10 mai 1962, le Conseil municipal décidait d’entreprendre la réalisation effective, après connaissance des études et le 8 juin suivant, une convention était signée entre le maire et le PDG de la SEMEASO. La rénovation entrait dans sa phase concrète. Le plan-masse fut élaboré par les architectes MM Poissenot et Delaporte.
L’opération entreprise porte sur 21 hectares dont 18,9 ha de propriétés privées et 2,1 ha d’emprise public. C’est la plus importante opération de rénovation urbaine de la région parisienne.
 

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Avant la rénovation, Franconville comptait 482 logements et 86 activités commerciales. Le sol n’était bâti que sur 20% de sa surface, 1377 habitants vivaient dans ce quartier, dans des conditions d’habitat particulièrement mauvaises, par suite de la vétusté de la plupart des immeubles, de l’absence presque totale de confort et du minimum d’hygiène. En outre, 72 familles vivaient en état de surpeuplement et 80 en état d’habitat insuffisant. 138 logements ne possédaient pas d'eau courante. La plupart des habitants devaient aller s’approvisionner en eau aux bornes fontaine.
Certaines maisons avaient largement passé le cap des 100 ans, l’une d’elle datait de 1721. Pour certaines, situées devant l’église, il ne restait que la façade, comme un décor de cinéma. Parfois une maison s’effondrait tout doucement sur la chaussée. Ce fut le cas en 1960, où une maison qui s’était écroulée provoqua sur la route nationale un encombrement spectaculaire, la déviation n’existant pas. 

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En 1970, 1260 logements sont réalisés et livrés à l’habitation, soit : 391 logements HLM et 864 logements privés, un ensemble de 48 magasins, situés au bas des immeubles et un supermarché. À la même date 443 logements sont en cours de construction. Pour pénétrer dans l’église, il faut désormais monter une dizaine de marche ; autrefois, elle était de plain-pied. La butte sur laquelle elle se trouvait a été rasée pour la mettre en valeur. Divers équipements collectifs ont été aménagés : gymnase, bureau de poste, groupes scolaires et CES, mairie et gendarmerie.

En 1970, Franconville a quitté son visage de bourg rural, certains peuvent regretter le charme discret du passé. Malgré tout, la recherche de l’humain a inspiré ce plan d’urbanisme pour que celui-ci vive heureux et en harmonie dans sa cité.

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Sources : bulletin municipal juin 1970
La Gazette du Val d’OISE JUIN 1970

 

 
La Société populaire à Franconville  sous « la Terreur » 1793-1795Btn retour
 
Par Allain Prigent

 

 

Cachet Société PopulaireÁ Franconville, comme partout ailleurs en France, les habitants et la municipalité subirent les effets de la terreur. Durant cette période les Sociétés Populaires étaient un moyen pour le gouvernement révolutionnaire de contrôler les habitants et les municipalités dans leur fonctionnement et les politiques menées.

La terreur est le terme employé pour désigner une période de la révolution française entre 1793 et 1794. Elle est caractérisée par la mise en place d’un gouvernement révolutionnaire, centré sur le comité de salut public et le comité de sûreté générale. Ce gouvernement est issu de la Convention nationale et la suspension de la constitution de l’an I.
Le 13 juillet 1793, le Comité de Salut Public de la Convention Nationale avait arrêté que les ministres de la guerre et de l’intérieur prendraient : «
les mesures les plus promptes pour faire arrêter, au deuxième ou troisième relais de poste, tous les courriers qui partent de Paris et ceux qui y arrivent et faire vérifier et inventorier le nombre et la qualité des paquets ou lettres dont ils sont porteurs et arrêter toutes celles qui ne seraient pas énoncées dans leurs passeports».

Franconville, à quatre lieues de Paris, située sur la grande route de Paris à Rouen par Pontoise, était un relais de poste, qui tombait sous le coup de cet arrêté du Comité de Salut Public. En conséquence, le ministre de la Guerre avait, le 20 juillet, nommé un commissaire chargé de se rendre à Franconville, afin de prendre toutes les précautions de sûreté générale indiquées par le Comité de Salut Public. Ce commissaire, nommé Louis Prière, arriva le soir même à Franconville et donna aussitôt ses ordres. Après huit jours de fonction, il fut dénoncé par la municipalité, avec pièces à l’appui, comme déserteur d'un bataillon de volontaires de la section du Luxembourg. Suite à une séance houleuse, pour sa défense il accusait la municipalité de manquer de civisme et d’être un repaire d’aristocrates. Il est mis en arrestation et début août reconnait les accusations portées contre lui. Le 12 août il prévenait le maire qu’il n’avait plus de mission et serait remplacé par un autre commissaire.

Les Présidents :

Ils n’étaient élus que pour une courte période :
Le 13 août, arriva le citoyen Jean Michel Dufour, nommé commissaire du pouvoir exécutif. Un rapport du maire nous éclaire sur le personnage «
il s’est porté accusateur du maire de la commune. Habile dans l’art de séduire et corrompre, il a formé une société dite populaire avec des individus sans propriété et la plus grande partie d’étrangers. Il associe cette société à celles des Cordeliers et des Jacobins. Ce ramassis d’individus, forma la Société Populaire de Franconville constituée le 18 août 1793».
Le 30 août 1793, Paul Regnard comme président et le 8 septembre, il devient simple membre (Est-ce le Regnard propriétaire de la mare au Regnard, déformée plus tard en mare au renard ?).
Le 6 septembre 1793, Parisot.
Du 25 octobre au 9 novembre, Jacques Genot tailleur.
Du 15 novembre au 12 décembre, Antoine Louvroy, compagnon maçon et indigent.
Pierre Nicolas Candas nommé le 18 décembre, domina et dirigea cette société associé à un membre Jean François Gillet. Ils sont à l’origine des troubles du 28 juillet, appelant les citoyens à commettre meurtres et assassinats, provocation aux meurtres et attroupements. Villeterque nommé le 8 juin 1794, homme de lettres, né à Ligny en Barrois en 1759, était étranger au pays et installé à Franconville au mois d’août 1793, chez Cadet de Vaux. Il était connu pour prononcer des discours, lors des fêtes de l’Être Suprême, «aussi pathétiques qu’énergétiques sur l’amour de la patrie et la reconnaissance» .
Plusieurs secrétaires se sont succédés, nous retiendrons le nom de Pierre Leplanquais, ancien vicaire de Franconville, élu curé à la place du curé Portefaix le 11 avril 1793. Il avait des idées avancées, avait abandonné ses lettres de prêtrise et s’était affilié à la société populaire pour obtenir un certificat de civisme.

 

L’activité économique et sociale

Pétition pour la prison

 

Prison 2La première assemblée constitutive de la société populaire eut lieu dans l’église paroissiale. À partir du 9 novembre les séances se firent dans une salle de la maison de Monsieur de la Crosnière (aujourd’hui maison Suger).
La première préoccupation de la Société Populaire fut de s’intégrer dans les affaires municipales en demandant la communication de toutes les pièces officielles que recevrait la municipalité et des arrêtés du Conseil général.
Le problème de cette époque était la question des subsistances. Dans la commune, il n'y avait aucune grande exploitation. Les maigres récoltes des petits cultivateurs étaient insuffisantes pour nourrir les habitants. Il était nécessaire de se procurer des grains ou des farines dans les marchés de Pontoise ou de Gonesse. La Société Populaire intervenait lorsque des commerçants refusaient de vendre certaines denrées suivant le barème fixé par le Directoire du district de Pontoise. Jusque-là, la Société Populaire n’avait fait que de remettre des pétitions. Elle prétendit bientôt donner des ordres.
Le 12 décembre 1793, elle exigea une nouvelle prison. L'existante était trop petite et insalubre et servait de dépôt et de maison d'arrêt. Elle était située au rez-de-chaussée de la
tour de l'ancien château seigneurial, devenu propriété nationale, confisquée à Anne-Léon, duc de Beaufort-Montmorency .

 

L’activité politique

Cachet Franconville la LibreC’est surtout dans le domaine politique que se manifesta l’activité de la Société Populaire. Elle assiste au premier rang de toutes les nombreuses manifestations et souvent provoquées par elle.
Dès le 8 septembre 1793, la Société Populaire avait remis à la Convention Nationale une motion, afin de changer le nom de la commune. La Convention décréta le jour même qu’elle se nommerait "Franconville la Libre". La municipalité n’avait pris aucune part à cette décision et le maire en fut avisé le 4 octobre. Il fut décrété que les citoyens devront porter la cocarde tricolore sur le coté gauche de la tête, sous peine d’être suspectés d'anti-révolutionnaires, arrêtés et emprisonnés.
Elle organise la cérémonie de la «
brûlure et cassure des portraits royaux et autres signes féodaux» qui eut lieu le 15 septembre sur la place devant l’église, auprès de l’arbre de la Liberté, où avait été établi un bûcher. Les membres de la Société Populaire étaient précédés de piques portant le bonnet de la Liberté, de drapeaux aux trois couleurs et d’autres attributs, symboles de la Liberté et de l’Égalité.
Le 23 septembre, les capitaines des quatre compagnies de fusilliers de la garde nationale, étaient venus réclamer à la municipalité le drapeau de la garde nationale, «
pour y faire effacer les signes de la féodalité royaliste et tyrannique qu’il portait pour y substituer les signes de la République française». Le drapeau, ou du moins ce qu’il en restait, fut déposé dans la maison commune. Candas alerta la société des Jacobins de Paris et le 29 septembre, une délégation parisienne arriva à Franconville. On dressa un nouveau bûcher et le drapeau fut brûlé, devant le Conseil municipal, le Conseil général, le Comité de surveillance de la commune, la Société populaire et les députés de la société jacobine, tous réunis sur la place publique.
Toutes les épitaphes, tombes, inscriptions, soit sur le sol ou autour de l’église ou dans le cimetière sont supprimées suite à l'arrêté du 7 novembre 1793. Le 11 novembre, un détachement de onze hommes et d’un officier de l’armée révolutionnaire vinrent faire la vérification de ces opérations «
qu’il ne subsista aucun vestige de féodalité et rien qui puisse blesser l’égalité».
Le 9 novembre 1793, (19 brumaire an II), la Société Populaire invita le maire et la municipalité à une cérémonie qui consistait à la plantation d’un nouvel arbre de la liberté. Ce jour là, la Société Populaire inaugurait sa nouvelle salle des séances dans la maison de Monsieur de la Crosnière. Celui-ci, bien que ne partageant pas ces idées, désirait donner une preuve de civisme qui lui servira plus tard.
Le 19 décembre, la Société Populaire revendiqua les pierres tombales enlevées au cimetière et dans l’église, afin d’élever sur la place de la Liberté un autel à la Patrie. Une fois construit il y eut une cérémonie.
Le 26 mars 1794, la Société Populaire a présenté, pour remplir les fonctions d’instituteur et d’institutrice, le citoyen Couvreur et la citoyenne Georgeret.
En vertu de la loi du 13 mars 1794 (23 ventôse an II), Candas, principal meneur dut cesser ses fonctions. La municipalité et la société populaire purent ainsi agir de concert.
Suite à la tentative d’assassinat de Robespierre le 23 mai 1794 (4 prairial an II), un courrier fut adressé à la Convention nationale exprimant sa reconnaissance à l’Être suprême, félicitant Robespierre d’avoir échappé à un attentat. Par la suite, après son assassinat, il est assez piquant de lire une seconde lettre «
Les habitants de Franconville ont vu avec horreur les attentats commis par Robespierre et ses complices. Ces traîtres sont anéantis par la justice, la Liberté veille…»

Conclusion

La Société Populaire ferma ses portes le 2 septembre 1794 (16 fructidor an II). La liquidation financière fut faite le 3 mai 1795 (14 floréal an III). La Société Populaire de Franconville était bien morte, plus de trois mois avant le décret de la Convention nationale du 23 août 1795 (6 fructidor an II).
La Société était composée en grande partie d’étrangers à la ville, avec par exemple des exaltés qui criaient «Fouettez, fouettez les aristocrates». La municipalité de Franconville avait pour maire Jean-Baptiste Guichard, homme de loi, qui ne s’en laissa pas imposer et notait
«la société populaire pervertit l’esprit public par la distribution gratuite de journaux, de soulever les citoyens contre les autorités constituées». Le péril était devenu si imminent, que les citoyens de la commune propriétaires, s’étaient présentés à l’affiliation de cette société, pour empêcher et arrêter le mal qu’elle se proposait de faire. Parmi ces nouveaux affiliés, nous trouvons le citoyen Bouju, notaire et officier municipal, ainsi que Cadet de Vaux qui n’épousaient aucune idée de cette société et qui réprouvaient et condamnaient tous les excès. Ce dernier, servit de frein à la Société Populaire, son ami Guichard, maire de Franconville lui ayant conseillé son affiliation.

.

Sources : André Vaquier, la Société Populaire
Registres municipaux époque révolutionnaire.

 


L'histoire à Franconville        Btn retour 
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à Franconville Arbre dressé avant la révolution Les franconvillois 1725 1795  Les franconvillois 1795 1899  L'hydrographie de Franconville Agriculture industries commerces
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Les Justes parmi les Nations La route de Paris à Pontoise Les relais de postes Franconville sous la terreur La rénovation 1960 -1970 La Fresque Historique

Btn retourDe Paris à Pontoise, en passant par Franconville
par Allain Prigent

 

Dev Chaussee Jules Cesar Pres de Clery en VexinDev A15 2020

 


A travers les siècles, la situation de Franconville est toujours apparue comme un lieu de passage entre Paris, Pontoise et la mer. En sont témoins la
Chaussée Jules César, la route nationale et plus récemment l’autoroute, sans oublier le réseau ferré destiné à l’origine pour rejoindre Bruxelles.
 

 

 


A l’époque gauloise

Un chemin venant de Paris passant par Asnières et Argenteuil,  franchissant par deux fois la Seine par bacs, traversait Sannois puis contournait les marécages et Dev A15 Carte IV emevasières de Franconville, par le flanc de la colline pour se diriger vers Pontoise par la plaine de Pierrelaye. Les premiers habitants se situaient rue de Cormeilles, loin des risques d’inondations.
Après la conquête gauloise, les romains feront un réseau routier. L’empereur Auguste décide du tracé d’une chaussée de Lutèce vers la mer, elle passera dans la plaine de Franconville. Construite par Agrippa, gendre d’Auguste, dans les années 11 et 12 de notre ère, elle part de Lutèce, traverse Saint Denis et contourne la boucle de la Seine pour se diriger vers Franconville.

Suite aux invasions barbares, les Francs et autres tribus s’installent sur le flanc de la colline, dans la zone de la rue de Cormeilles actuelle, recherchant ainsi un but de protection et la présence de sources. Dès le haut Moyen Âge, l’abbaye de Saint Denis étend ses pouvoirs sur le domaine de Franconville, nommé «le clos Saint Denis». Pour faciliter les échanges avec l’abbaye, suite à l’assainissement des sols, il est ouvert une voie au bas de la colline pour rejoindre Saint Denis. Elle se prolonge jusqu’à Pontoise par l’ancien chemin gaulois. Franconville devient un village qui s’étire le long de cette nouvelle voie. Au XII° siècle, elle devient très fréquentée et le trafic important favorise l’essor du pays.
Un péage appelé "travers" sera installé. Il constitue pour la châtellenie de Montmorency, dont dépend le fief de Franconville, un revenu des plus lucratifs. Ce "travers" sera supprimé à la révolution.



De 1422 à 1832

Au début du XIV° siècle, durant trente années, le village se vide. La route ne sert qu’aux armées et brigands.
Le 31 août 1422, le cortège funèbre du roi Henri V d’Angleterre passe par Franconville, après la célébration à Saint Denis de ses obsèques, pour le mener en Angleterre.
En 1588, le village demande l’autorisation de s’enfermer pour se protéger des pillards. Il y a ainsi une porte à chaque extrémité du village. Elles seront présentes jusqu’à la fin du XVIII° siècle.
Jusqu’en 1675, à partir de la côte Saint Marc, pour se rendre à Pontoise, on devait suivre le grand chemin de Conflans puis suivre à travers champs le chemin de Saint-Ouen l’Aumône. C’est à compter de cette date, que fut terminée la "voie nouvelle" en ligne droite en direction de Pontoise. Elle va attirer un trafic important et la création de nombreuses auberges dont certaines seront "relais postal", ainsi que des artisans maréchaux-ferrants, charrons, bourreliers. Franconville est située à 11000 toises soit 21 km du parvis de Notre Dame de Paris. Sur cette route, se trouve un premier dépôt de poste qui deviendra relais de postes royales, déclaré ouvert aux voyageurs. Il sera situé dans une dépendance de l'ancien château seigneurial "l'auberge de la chasse royale".

Au XVIII° siècle, Franconville connait un bel essor. Le village devient un lieu recherché des parisiens. De belles propriétés vont s’échelonner le long de la route. Le vieux château seigneurial des Batestes est remplacé par le château du comte de Longaunay en 1780. Dès l’entrée du pays et face à l’église, nous avons le domaine de Monsieur Velut de la Crosnière, aujourd’hui maison Suger. Au bas de la côte Saint Marc, César-François Cassini fait construire en 1770 son petit château vendu en 1781 au comte d’Albon, célèbre pour les jardins qu’il y installe. Franconville se développe sur le grand chemin de Pontoise. Il est jalonné de maisons jusqu’à la rue Jean Leblond, autrefois rue du Croissant puis des jeunes blonds.

Dev Carte Franconville XVIIIFranconville est relié aux villages alentours par des chemins à travers champs :
- Face à l’église, un chemin se dirige vers Cernay.
- Sur la droite, le chemin du moulin de la Ribaudière avec son moulin du Gué. Ce chemin s'appelle aujourd’hui "rue de la station".
- Ensuite, il continue par le chemin de la ruelle Cardot qui nous mène au Plessis-Bouchard, après être passé à la croix de la petite mare.
- Au bas de la côte St Marc, le chemin de la "croix d’en bas" pour se diriger vers Taverny.
- Sur la gauche, des chemins se dirigent vers la colline et les cultures.


A la fin du règne de Louis XVI, la paroisse est pauvre. Les chemins menant aux paroisses voisines, mal entretenus, sont difficilement praticables. En juillet 1789, les pillards dévastent les récoltes et pillent les villageois. Un canon est placé à chaque extrémité de la paroisse. Ces deux canons proviennent de la propriété du marquis de Myons. Des hommes armés protègent les voitures transportant des farines vers Paris, l’insécurité régnant sur la route.

Au XIX° et XX° siècle
Ces chemins vont s’améliorer, s’élargir et s’empierrer. En 1826, ces voies sont facilement praticables et il est installé sur le "Grand chemin de Pontoise", un éclairage avec six lampes à huile. À compter de 1838, le nombre de ces lanternes ira en progressant.
La route devant Sainte Madeleine est élargie et une place est créée. Cet aménagement est rendu possible en 1813 après l’arrêt de l'utilisation du cimetière implanté devant l’ancienne église. Les ossements sont extraits en 1832. Á partir de l’église et en direction de Sannois, la route est bordée d'arbres en 1895.


Cote saint MarcRue de Paris Au bas de la Côte Saint Marc, le ru des Espérances traverse la voie qui est franchie par un gué fait de grandes dalles, pour rejoindre un abreuvoir près d’une forge, puis traverse la plaine vers la mare des Noues. En 1850, le gué est supprimé et le ru est canalisé.
Le boulevard Maurice Berteaux, nommé à sa création boulevard de la mairie, fut percé en 1869 jusqu’au boulevard Toussaint Lucas, petit chemin transversal à cette époque. Il sera prolongé en 1904 pour se rendre à la gare. En 1904, des tilleuls sont plantés à la côte Saint Marc. En 1913, le pavage est refait et des trottoirs sont aménagés. Il est décidé en 1926 le remplacement des becs de gaz encore en service par un éclairage électrique public. 1928 verra le projet d’arrivée d’eau à la côte Saint Marc. La circulation est intense. Il est dénombré le 10 mai 1930, un dimanche soir entre 18 et 20 heures, le passage de 2062 véhicules dans la commune. Le 16 novembre 1935, les commerçants de la rue de Paris, réunis dans la salle du "Cheval Rouge",  adressent une protestation au Ministre des Travaux Publics contre le projet de construction d’une déviation de la rue principale. Juillet 1939, la côte Saint Marc est enfin électrifiée.


Restaurant le Cheval RougeVue aerienne FranconvilleEn 1948, après la libération, la rue de Paris va être débaptisée. Elle gardera son nom, de l’église à la limite de Sannois au lieu dit de la "Croix rouge". De l’église à la limite de Montigny, elle deviendra "la rue du Général Leclerc". L’inauguration a lieu le 21 août 1948 et une plaque fut fixée sur le mur d'une maison située face au boulevard Maurice Berteaux.
Le 19 septembre 1953, un projet de déviation de la RN 14 commence à voir le jour. Le 18 mars 1957, se réunit en mairie une commission arbitrale pour les expropriations dues à la déviation de la route nationale. Les travaux pour la construction de cette déviation de Sannois-Franconville commencent le 7 août 1958.

1961, c’est le début d’une décennie qui va voir se réaliser la démolition et la rénovation du centre ville et un autre visage pour la rue du Général Leclerc. Franconville était de l’église à la côte Saint Marc, un bourg à l’aspect rural avec ses vieux bâtiments de fermes, ses maisons vétustes, sans confort, serrées les unes contre les autres. La route nationale était devenue impraticable au trafic toujours plus dense et à l’évidence, elle ne répondait plus aux besoins d’une commune en pleine expansion. Le 19 juin 1961, ouverture du chantier de la déviation RN 14 à flanc de colline sur une longueur de 5814 m. Les engins ultramodernes édifient des remblais élevés et creusent des tranchées de grande profondeur. Un seul pont en construction rue de l’Ermitage. 280 000 m3 de terre ont été transportés. 1963 sera le début des démolitions de la rue de Paris et l’achèvement de la déviation en février.

 


L'autoroute

Une autoroute de dégagement du nord-ouest de la région parisienne nommée A15 reliera Paris au Havre via Rouen. La déclaration d’utilité publique a été prononcée le 26 février 1969. La libération des emprises a commencé en 1970 et s’est achevée en 1975. Les dotations financières attribuées ont permis de respecter l’échéancier de réalisation : juillet 1974 pour la section Sannois Franconville, été 1975 pour la section Franconville Herblay.
Cette section, d’une longueur de 4,5 kilomètres, se confond sensiblement avec le tracé de l’ancienne déviation de la RN14 construite en 1963. Une section empruntera la déviation de Sannois Franconville par un dédoublement de celle-ci. Les travaux ont dû supporter de très nombreuses contraintes, dont la nécessité absolue de maintenir deux fois deux voies pour écouler une circulation très importante (de l’ordre de 30000 véhicules jour).
Près d’un million de mètres cubes de terre ont dû être déplacés pour les terrassements. Les chaussées représentent 120000 m3  de matériaux élaborés, 40000 tonnes de béton bitumeux et recouvrent seize hectares. Pour les ouvrages d’art, 900 tonnes d’acier et 135 tonnes de câbles de précontrainte ont été noyés dans 20000 m3 de béton. Cette section, dont le tracé longe à mi-pente le versant nord de la butte de Cormeilles, a causé de grandes difficultés en matière de stabilité des talus. En effet, les eaux s’infiltrant dans la couche géologique des sables de "Fontainebleau" sont arrêtés par des couches imperméables de marnes vertes et grises et réapparaissent au niveau de l’autoroute. Il a donc fallu prévoir des dispositions spéciales pour assurer la stabilité de ces talus. La section Franconville Herblay a une longueur de 3 kilomètres, longe le flanc de la butte de Cormeilles. Elle se situe dans la zone où les couches de la coupe géologique-type sont éboulées et mélangées. Les terrassements, d’un volume de plus d’un million de mètres cubes, ont été effectués dans des sols hétérogènes et gorgés d’eau.

Dec A15 1 Chantier Dev A15 2 Chantier Dev A15 3 Chantier

Cette autoroute sera ouverte par tronçons de 1974 à 1977. En 1990, l’autoroute absorbe 30 millions de véhicules pour l’année et sa saturation sur le viaduc sur la Seine nécessitera une étude en 1988. Mise en chantier en 1991 et inaugurée en 1992, la mise en service deux fois quatre voies sera faite au printemps 1993.

Que de chemins parcourus en deux mille ans d’histoire, du chemin gaulois à l’autoroute que nous connaissons. Quelle sera la prochaine étape ?

 

Sources :Archives municipales, Mataigne, Documents D.D.E.